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Paul Vincent

ATELIER DE CAMPAGNE . Boissy-le-Châtel

Paul Vincent, Architecte

Le moulin de Sainte-Marie, à Boissy-le-Châtel, est un ancien site industriel de papeteries, dont l’inscription au plan local d’urbanisme vise à dynamiser et à mettre en valeur ce site exceptionnel par une programmation à vocation artistique, artisanale et culturelle.
Au cœur de cet ensemble, un nouveau bâtiment est destiné au stockage, à l’entretien et à la conservation d’œuvres d’art pour l’artiste français Xavier Veilhan.

Cette structure légère sans travaux de terrassement ni fondations, prend appuie sur la dalle existante d’un ancien hangar démoli, dont elle reprend partiellement l’emprise au sol.
Le volume simple qui se développe propose de se conformer à la silhouette du mur pignon du hangar contre lequel il vient s’adosser et dont il semble au premier abord constituer une travée supplémentaire.
Le bâtiment est intégralement recouvert en toiture et façade d’une membrane TPO lisse et continue de couleur blanche. Les menuiseries également blanches ainsi que l’absence d’aspérités mettront en valeur la simplicité formelle et constructive d’un volume abstrait et sans échelle.

La tradition constructive à laquelle renvoie la volumétrie du bâtiment ne correspond pourtant pas à sa réalité structurelle. La volonté de faire l’économie de fondations en utilisant le dallage existant implique l’interdiction de plusieurs procédés constructifs : maçonnerie, charpente métallique par exemple, au profit de procédés plus légers, et assurant une répartition homogène des charges. Le système structurel répondant à ces deux nécessitées est une ossature en acier légère. Directement, inspiré de la technique du balloon frame, ce système permet de libérer totalement le volume intérieur de la construction de tout point porteur. Seules les façades et toitures du bâtiment, (composées de profilés à froid et de panneaux de contreventements) sont structurelles. Également inspirée du système rack-clad (entrepôts autoportants), la structure en façade se dédouble et devient elle-même le système de rayonnage et de stockage.

Ce stockage, élément principal du programme, s’organise sur toute la périphérie du bâtiment. L’ensemble des éléments entreposés devient facilement visible et accessible. Les allées de circulation entre rayonnages disparaissent au profit d’un grand espace vide central libre suffisamment dimensionné pour accueillir la manipulation, la présentation des œuvres mais également d’accueillir un espace polyvalent mobile et chauffé. Les espaces de services (salle d’eau et cuisine) sont intégrés à la bande périphérique de stockage, afin de maintenir la liberté spatiale et fonctionnelle de l’espace central. Cet espace est principalement éclairé de manière zénithale. L’accès se fait par une porte de grande dimension tournée vers « l’esplanade », tandis qu’au sud une porte fenêtre permet la vue vers le paysage du cour d’eau le Grand Morin.

Ce projet assure un chantier sec et rapide. Les éléments sont pré-montés à plat en usine. La structure acier est 100% recyclable. Les panneaux OSB peuvent être sans formaldéhydes. Ils sont issus de ressources renouvelables ou
recyclées.La membrane TPO est un matériau inerte et également 100 % recyclable.

Si la forme contextuelle et archétypale de ce projet semble se conformer parfaitement à l’environnement dans lequel il s’intègre, le détail de son implantation, son principe structurel, son organisation en plan, sa matérialité, le renvoient pourtant et de manière radicale, à sa propre autonomie, à son statut d’objet architectural physiquement et conceptuellement indépendant. Structure, espace et programme fusionnent pour former une unité.