0

Thomas Raynaud . Berger&Berger

Extension du centre international  . Vassivière

source: Thomas Raynaud . Berger&Berger

Notre projet consiste à proposer un espace d’isolement individuel ou collectif, propice au développement d’un projet artistique qui sera ouvert au public. Le château de Vassivière est le produit d’une addition de fonctions et de volumes qui ont été ajoutés au cours des siècles afin de répondre aux nouveaux besoins de ses habitants. Aujourd’hui un certain nombre de fonctions restent inchangées pour la résidence : celles de la cuisine, du restaurant, des logements. Seul l’atelier d’artiste constitue essentiellement le nouveau programme qui intégrera l’enveloppe d’un bâtiment qui doit s’adapter structurellement à ce changement d’affectation. Notre intervention sera circonscrite aux limites du bâtiment envisagé comme un paysage intérieur, une topographie à reprogrammer. Concernant les premiers espaces, notre intention est d’opérer par suppression : du décor et de tout ornement pour ne conserver que l’essentiel de l’édifice. Il s’agit ici de remettre aux normes ces espaces et d’en améliorer l’isolation thermique. Traiter l’isolation du bâtiment de manière stratégique : réduire le volume chauffé en soustrayant certains éléments du projet du réseau de chauffage central. Notre projet consiste à développer des climats intérieurs variés selon la nature des usages et des programmes. Proposer différentes ambiances, en alternant selon les lieux, l’utilisation de techniques de chauffage ponctuelle rudimentaire (feu de cheminée, brasero) et celle de techniques modernes plus homogènes (pompe à chaleur géothermique). Composer avec la matérialité du bâtiment : dans l’inertie thermique du granit.

La qualité de la résidence que nous proposons dépendra certainement du site, de son environnement, de la qualité des différents lieux de vie, mais surtout du potentiel de l’atelier à devenir une plateforme ouverte aux différentes pratiques artistiques. Notre projet tente d’établir une relation contemporaine au paysage et à l’architecture. Il s’agit ici de créer un autre rapport à l’environnement. Inventer un autre lien, d’autres référents à l’espace de production artistique. Nous proposons un lieu autonome, abstrait qui parcourt l’enveloppe existante en s’affranchissant de sa structure et sans analogie avec l’identité de l’édifice. Plutôt que d’affecter à l’atelier des fonctions liées à des pratiques identifiées (vidéo, sculpture,…) nous privilégions d’y développer des ambiances. Habiter un espace de travail et d’exposition à la manière d’un paysage. Un espace défonctionnalisé et sensualisé aux usages flottants : l’atelier comme un courant d’air. Le projet tend à rendre les espaces les plus fluides possibles afin de pouvoir adopter dans le futur une organisation de plan différente. Un espace public ouvert sur le parc dans un continuum atmosphérique avec l’île. Un espace moderne blanc altéré par la viscosité du climat local. La relation contextuelle au paysage que nous désirons établir n’est pas iconographique, picturale ou narrative mais physique, dans la sensualité du climat et la variété de ses qualités : sa lumière, son humidité, ses odeurs. Permettre un flottement dans l’interprétation du lieu. Opérer par renversement : ici, l’espace blanc de la galerie est celui de production et la friche néo-médiévale celui de la vie quotidienne.