Stade des Arbères Auxiliary Building . Meyrin
FAZ Architectes . photos: © Paola Corsini
Auxiliary Building in Meyrin.
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Le bâtiment d'exploitation sert à l'entretien des terrains de football meyrinois. Il se situe en bordure de l'écoquartier des Verger là ou commence la zone agricole. Il s'agit d'une construction en épicéa massif dont l'étage chauffé se pare de liège en façade. Situation initiale Entre les terrains de football et en prolongation de la tribune du stade des arbres se trouvait une petite parcelle disponible pour accueillir le programme nécessaire à l'entretien des stades. Ébauche du projet La Ville de Meyrin souhaitait que ce petit bâtiment soit exemplaire en termes de construction durable, d’énergie, de préservation des ressources, de matérialités saines et bio sourcées et de consommation d’énergie grise. Cet engagement fort en faveur d’une construction plus vertueuse commence avec la compréhension du programme. Compact et traversant, le hangar permet d’économiser le foncier. Étude du projet Le langage des matérialités et la volumétrie expriment à la fois la répartition du programme et les logiques constructives et structurelles. La simplicité du rapport entre structure et enveloppe s’ancre dans une construction massive, presque archaïque, garantissant une empreinte environnementale faible, avec un langage intemporel. Les espaces chauffés de l’étage sont isolés avec de la laine de bois et se parent de liège en façade. L’isolation des planchers et de la toiture est faite avec de la sciure insufflée entre les solives, isolation qui valorise un déchet de production de la charpente. Des cloisons en carreaux de terre crue ajoute de l’inertie thermique à la construction tout en régulant son hygrométrie. Le travail de menuiserie intérieure a également fait l’objet d’une conception traditionnelle, faite d’assemblage et d’épicéa massif. Les savoir-faire des artisans s’en trouvent valorisés. Le réemploi est également présent dans le second œuvre. Lavabos, éviers, robinets, chaises et tables sont de deuxième main, tout comme le lift élévateur de la cour de travail. Par ses matérialités, le bâtiment tisse des affinités avec le paysage des terrains agricoles voisins pour s’inscrire dans sa continuité. Réalisation La Commune a soutenu des façons de faire différentes, réellement porteuses de changement. C’est le cas du dallage de la cour et du rez-de-chaussée, qui est constitué d’éléments de béton de réemploi, issus de transformations ou de démolition. Le bilan carbone montre la pertinence et l’impact de tels actes constructifs, puisque 81 pour cent d’émanations de CO2 sont ainsi évitées par rapport à un dallage en béton nouvellement coulé. Le mur d’enceinte de la cour de travail a été coulé avec le surplus de béton des toupies des camions malaxeurs. Ce surplus génère un déchet quotidien qui a pu être valorisé ici. Outre le CO2 épargné, ces modes de faire évitent des extractions de matières qui détruisent les milieux naturels. La transformation écologique a besoin de constructions résilientes, avec des circuits courts, fondées sur les principes d’une économie circulaire. Les villes se renouvellent, leur transformation génère des matériaux qui peuvent servir à continuer de les construire. Pendant des millénaires, le réemploi a été une ressource première pour le bâti, il est temps de renouer avec cette pratique. La structure du bâtiment est conçue en épicéa suisse massif, sans colle ni clou. Un système de planches juxtaposées, maintenues entre elles par des chevilles en bois dur (hêtre), permet de réaliser les murs porteurs. Les planchers et la charpente sont réalisés avec des solives et des sommiers assemblés traditionnellement, avec des tenons et mortaises taillés en queues d’aronde. Particularités Le Fonds d’Art Contemporain de Meyrin a acquis l’œuvre que les artistes lausannois Héloïse Gailling et Marc Rickling ont conçue à la gare de Lausanne. Le grand disque qu’iels ont découpé dans la dalle du bâtiment de la Rasude questionnait le devenir des matériaux de l’édifice voué à la démolition. Renommé Opus circulaire, son insertion dans l’opus incertum du dallage aux Arbères lui permet de poursuivre son cycle de vie, dans une logique circulaire, à plus d’un titre.