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Tuñón Ruckstuhl . Vilo Bach

La Défense . Paris

Tuñón Ruckstuhl .  Vilo Bach . La Défense . Paris afasia (2)

Tuñón Ruckstuhl Arquitectos . Monsieur Vilo Bach

Nous nous inscrivons dans la démarche théorique de Ruskin quant à l’approche des ruines historiques. Selon lui, pour mieux les conserver, nous devons à peine intervenir sur elles. Les espaces résiduels de la consultation appartiennent à une troisième génération d’espaces protégés. Il y eu d’abord les espaces historiques, ensuite ceux de l’industrie et maintenant ceux que génèrent les infrastructures. Ces espaces résiduels provenant des infrastructures des villes sont les nouveaux espaces à conquérir.

La revendication contemporaine du sous-sol est en lien direct avec la vocation d’altérer le minimum possible l’existant. Dans le cas d’infrastructures existantes, nous nous retrouvons avec une double limitation dans l’intervention. D’un côté nous conservons l’existant déjà construit-en sous-sol et de l’autre ces nouveaux usages en devenir ne modifient pas l’environnement urbain en superficie.
Depuis le respect de l’existant, l’intervention dans ce type d’espaces ne devra altérer qu’à peine les structures existantes. Il s’agit de trouver des solutions pour les problématiques de sécurité incendie, les circulations et les installations techniques qui permettront l’exploitation de ces espaces.
Limiter les travaux structurants met en valeur l’existant, donc, encore une fois nous nous alignons avec la phrase célèbre de Mies Van der Rohe “LESS IS MORE”.

Le travail du projet consiste à mettre en valeur la force plastique des espaces actuels : volumes amples, brutes et énigmatiques. Il s’agit de préserver, nettoyer et équiper les espaces des éléments techniques permettant une appropriation flexible de leur usage.
Les volumes résiduels peuvent être perçus comme des espaces labyrinthiques où il est difficile de s’orienter, de se repérer. L’effet d’enfouissement dans l’obscurité ainsi que les vibrations liées aux réseaux de transports voisins ajoute à cette perception initiale un sentiment particulier, entre fascination et angoisse.
Les volumes résiduels aujourd’hui nous apparaissent comme des négatifs d’autres logiques spatiales très structurées (les infrastructures).
Ils sont connexes mais déstructurés et peu lisibles.
L’expérience de la première visite a été déterminante pour cibler l’objectif du projet : orienter, connecter et structurer.
C’est pourquoi, le projet s’articule le long d’un élément conducteur continu, comme un fil d’Ariane dans le labyrinthe du Minotaure.
C’est le seul élément architectonique conçu dans les espaces en souterrain.
Nous profitons de ce fil conducteur pour offrir une circulation claire et lisible et répondre à une nécessité d’évacuation des espaces. Son dessin est parallèle à l’axe Est – Ouest de la grande arche de La Défense. Ce fil d’Ariane, se construit selon les différentes phases du projet et traverse l’ensemble des trois entités : les Bassins, la Cathédrale et le FNAC.

La linéarité actuelle du dessin de la passerelle ne la contraint pas à rester droite.
C’est la continuité du cheminement, la fluidité, la linéarité qui importe plus que la ligne droite. Elle est capable d’absorber structurellement et conceptuellement des changements liés aux obstacles du site.
Les points de contact de la passerelle avec la surface se matérialisent à travers des totems et des trémies. Ces objets deviennent des accès et des sorties des volumes résiduels en même temps qui répondent aux nécessités techniques de l’activation de ces espaces.
Si la passerelle connecte horizontalement les volumes entre eux, elle connecte également les différents niveaux de la dalle avec les volumes résiduels. En effet, les accès sont signalés par des émergences monolithiques, des Totems, qui participent à la signalisation des espaces souterrains.
La place de la Statue est l’entrée principale du projet. L’accès se fait par un parcours volontairement lent qui permet de glisser doucement de l’univers de la dalle à celui des volumes résiduels. Elle est aménagée pour être agréable à la déambulation mais aussi illustrative de la programmation des volumes dont elle permet l’accès en devenant le support potentiel d’une œuvre d’art in-situ, sous commande et à l’appréciation de Paris La Défense.
Il s’agit d’un espace de transition entre le «sur» et «le sous» de la dalle.
Deux vitesses sont possibles, une descente lente à travers d’une rampe circulaire ou bien un descente rapide à travers un escalier hélicoïdal.
La grande rampe permet au visiteur une nouvelle perspective rasante sur le bassin d’Agam qui met en valeur l’œuvre d’art et vers le lointain à l’Ouest ou à l’Est.
Un dispositif de miroir d’eau vient compléter ce jeu plastique sur la place de la statue qui vient t refléter le ciel et les tours de verre de La Défense. Le tout, dessine et signale l’accès vers l’espace de la cathédrale.
Les jeux des cercles se poursuivent dans le traitement du pavage de pierre de la place de la statue. L’interruption de l’asphalte routier pour un pavage qualitatif transforme le statut routier vers un usage à dominante piétonne.
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