Atelier Stéphane Fernandez . photos: © Charly Broyez
Le projet du plot 6 s’inscrit dans un paysage construit marqué par des constructions des années 70. Ainsi toute proche une grande barre de logement trône dans un espace arboré à l’Est.
Un immeuble de bureaux fortement tramé s’impose au Nord sur le Boulevard Vincent Gâche.
Le plot 6 est un pivot, un lieu de transition et de synthèse entre le nouvel ilot Polaris et le « déjà là ».
Sa position et sa forme annoncent et marquent l’espace public et le sol.
Le plot 6 exprime une trame horizontale comme lien avec l’existant. La forme bâtie en trapèze joue avec la perspective pour faire varier sa perception. Ainsi la construction apparaît comme un plot vertical depuis le boulevard Vincent Gâche et comme un ilot horizontal depuis les autres voies.
Ce jeu formel simple accompagne le mouvement des corps depuis l’espace public et la perception du volume par le jeu des masses et de la trame.
Polaris met en œuvre un rapport à la matière brute comme un élément tectonique et historique qui témoigne du lieu industriel passé.
Ainsi le béton brut blanc constitue la trame principale. Légèrement ocre coloré par les sables de la Loire non loin. Le béton est lacéré par des joints creux qui constitue sa modérature. Ces horizontales hiérarchisent la lecture de la façade et règle la position des ouvertures.
Le béton est doux et soyeux, légèrement poncé. Sa matitude le rend uniforme de loin. Plus proche le piéton perçoit tourte la complexité de sa fabrication. Sa matière témoigne du temps qui passe, de cette concrétion historique et physique.
Le rez-de-chaussée et le premier étage sont constitués d’une pierre grise aux reflets mats.
Cette pierre brute de sciage laisse apparaitre une matière naturelle sensuelle au plus proche de l’Homme. Au contact du sol, la tectonique de cette pierre Cenia, exprime cette relation immuable avec l’horizontale. Légèrement marbrée de mica, sa vibration donne une perception composite d’un bâtiment au volume simple. Coiffé de quatre casquettes, l’ombre se fait plus épaisse et intense pour marquer là encore, son rapport au sol. Ce travail de la matière se prolonge dans le travail de la poignée de la porte en chêne, premier élément de contact physique avec le plot 6.
Le travail de la matière révèle également un travail sur un double programme. Ainsi le plot 6 se compose de bureaux et de logements. A l’instar de l’Ecole de Chicago, la dimension de l’ilot et l’organisation de ce double programme ont permis de travailler à la fois sur l’utilisation d’une trame de façade construite mais également sur l’idée de la réversibilité du plot 6.
Les logements et les bureaux sont dessinés de manière à pouvoir fonctionner avec une baie unique. Réglés sur la hauteur d’une assise suffisamment générique, elle permet par sa composition de régler l’intimité des logements et également l’ouverture des bureaux.
Ce travail de trame s’accompagne également d’un travail sur la hauteur des logements et des bureaux. Ainsi les logements et les bureaux ont une hauteur de trois mètres permettant une réversibilité totale.
Le plot 6 tire son inspiration de l’Ecole de Chicago dans cette recherche d’une construction efficace et polyvalente. Il s’inscrit dans un creusement du cœur d’ilot. Ce cœur d’ilot vide, irradie les espaces organisés en corolle autour de lui.
Ce patio devient le cœur intense dont la lumière change de couleur, traverse l’ensemble du programme et crée une relation immuable avec le ciel.
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