Residential module available to writers, translators, and other creative individuals for residencies at the Fondation Jan Michalski.
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La cabane s’insère entre les colonnes de la canopée, parallèlement à la bibliothèque. Elle a pour but de permettre aux écrivains de se rassembler pour discuter, échanger et manger. Extravertie de par sa transparence, elle exprime son statut d’utilisation collective et permet à chacun d’y laisser une trace de son passage, en entreposant quelque chose sur les étagères. Les différents éléments du projet semblent figés dans un équilibre précaire. La proximité de la cabane au sol ajoute une tension supplémentaire. Cet effet de lévitation permet aussi une accessibilité facilitée et intégrée pour la mobilité réduite.
La structure de la cabane est assurée par l’assemblage d’une dalle nervurée comprenant quatre câbles de précontraintes et d’une charpente en bois. La dalle nervurée est solidaire structurellement au bloc d’accès qui fait partie intégrante du concept d’assemblage de différents éléments visuellement distincts. La dalle est maintenue en équilibre par deux appuis et une suspension. L’escalier est le premier appui puis, 15 mètres plus loin, la longrine est soutenue d’un côté par un potelet puis suspendue de l’autre par cinq tirants. L’espace de vie se loge à l’intérieur d’une charpente en bois dont chaque poteau est solidaire à la dalle, rigidifiant ainsi le tout qui fonctionne comme un tube.
Le béton est exploité dans son aspect primaire, contrairement au béton des bâtiments existants in situ. Il n’a aucune teinte prédéfinie, celle-ci étant le résultat de la provenance des gravats, dictée par des facteurs économiques et locaux. La dalle a été calepinée à « l’ancienne », c’est-à-dire non par des plateaux de coffrage mais par des planches de menuiserie standard de 15 cm de hauteur. La texture des veines du bois contraste avec la surface entièrement lisse des vitrages affleurés et sans cadres. Les joints des planches ont été calepinés en quinconce pour conserver l’effet de masse de la dalle. L’escalier, élément structurel important du projet, a été travaillé comme un tronc poussant la cabane vers la forêt environnante, à la limite de la canopée. Ce tronc, avec son écorce extérieure calepinée, a été taillé pour permettre le passage. Cette taille dévoile la surface lisse du béton, à l’image d’un bois coupé.
Les défis structurels et inhérents au concept architectonique étaient la priorité de ce projet hors du commun. Cependant, le respect des normes a toujours été une préoccupation et un enjeu considérable. L’élaboration des différentes cabanes sur le site s’est faite de manière parallèle, ce qui, pour limiter des coûts et des dépenses humainement et énergétiquement superflues, a engendré une multitude de décisions rapides et précises.