AHA Aurélie HACHEZ. photos: © Maxime Delvaux
This shoemaker’s workshop located in the countryside near Louvain-la-Neuve was converted into a single family home. Built in 1950, the central building was supplemented over the years with annexes to the west and the east. This wooden building made of bits and pieces has the appearance of a “homemade woodstock cottage”. On the contrary, the whole house is semi-buried and leans against a sturdy supporting brick wall conferring a sense of stability to the construction. Originally covered with coating, this wall was exposed during the renovation to valorize its constructive character. Following a fire in 2012, the roof had to be rebuilt.
Despite limited budget, the goal was to make the most of the house’s volumes. The rooftop was slightly heightened and original elements of the framework were removed to restore the importance of the central space as a «foyer». The night time spaces were organized in the annexes flanking this large central volume. In the west, the lobby and the garage were also lowered by 60cm to add a floor under the roof. Its reduced height makes this space including a bedroom and a music room cozy and flexible. To the east, two other bedrooms were placed, one with a mezzanine.
PROJECT / PROJET : Private family house renovation
SURFACE : 90 m²
BUDGET : 95 000 €
SITE : Chaumont-Gistoux I Belgium
DELIVERY / LIVRAISON : 07 I 2013
CONTRACTOR / ENTREPRISE : Alter Abita
ENGINEER / STABILITE : Alter Ingénieurs
Cet atelier de sabots reconverti en maison unifamiliale est situé en pleine campagne à proximité de Louvain-la-neuve. Construit en 1950, le corps de bâtiment central se dote au cours des années d’annexes à l’Ouest et à l’Est. Cette construction en bois développée par les propriétaires successifs donne à l’ensemble l’allure d’un « homemade Woodstock chalet ». Insérée dans la pente du terrain, la maison s’adosse à un mur de soutènement massif en contraste avec l’aspect fragile de l’ensemble. Suite à un incendie en 2012, la Maîtrise d’Ouvrage est contrainte de faire reconstruire la toiture du bâtiment. Etant donné l’urgence de la situation, l’intervention se concentre alors sur un remodelage intérieur afin d’éviter la longue période d’instruction nécessaire pour un permis d’urbanisme. Dans un budget réduit, le projet propose d’optimiser le volume capable de la maison en abaissant ponctuellement le niveau intérieur pour ajouter un étage. Par la création d’un jeu de demi niveaux et l'addition de nouveaux espaces, ce parti pris permet de réaliser une réelle plus-value sans modifier l’aspect extérieur du bâtiment. Semi-enterrée, la maison ne possède qu’une seule façade ouverte : l’enjeu est d’apporter un maximum de lumière via le toit et la façade avant. Le faîte est alors légèrement relevé et les fermes d’origine enlevées afin de redonner à l’espace central son importance de foyer. Les espaces de nuit sont ensuite organisés dans les annexes greffées de part et d’autre de ce grand volume. Une faille toute hauteur est créée afin d’apporter de la lumière depuis le toit dans le couloir menant aux chambres. A l’Ouest, le hall et le garage sont abaissés de 60 cm afin d’ajouter un étage sous toiture à hauteur plus faible. Cet espace feutré est partagé par une chambre et une salle de musique, séparés en filigrane par une paroi de panneaux légers et pivotants. Flexible, l’espace peut alors être divisé lors des leçons de musique ou réunifié pour agrandir la chambre. A l’Est, se trouvent deux chambres dont l’une dispose maintenant d’une mezzanine. Les espaces de service sont quand à eux optimisés pour contenir des rangements : la buanderie est camouflée sous l’escalier, tandis que des placards intégrés récupèrent l’espace perdu dans le couloir. Au delà des qualités spatiales, l’intervention apporte au bâtiment des qualités durables en améliorant ses performances énergétiques. Non seulement remise aux normes thermiques actuelles en isolant murs et toiture par l’extérieur (les façades sont reconstruites à l’identique), la maison est conçue selon des principes bioclimatiques simples tels que le mur capteur. La mise à nu des briques massives du mur de soutènement permet d’exploiter la forte inertie thermique du matériau : recevant les rayons du soleil grâce à l’orientation Sud-Ouest de la façade avant, les briques emmagasinent la chaleur au long de la journée avant de la restituer dans la maison par déphasage, quelques heures plus tard. Par ailleurs, les baies créées en toiture permettent de ventiler naturellement en été par effet de cheminée. Afin d’être rapide, un mode de construction léger et sec en ossature bois est adopté. Seules les fermes porteuses sont substituées par des faîtes et points d'appui afin de dégager le volume central du foyer de tout élément structurel traversant. Dans un souci de maîtrise des coûts, et dans l’esprit d’un atelier, les sous-faces de la toiture ainsi que les portes coulissantes sont en OSB. Dans les espaces de vie, le pin est choisi en finition de sol en remplacement du carrelage froid d’origine. L’escalier prolonge ce revêtement jusqu’aux chambres, dont le sol est recouvert de liège. En plus d’une sensation de chaleur, ce matériau apporte une bonne acoustique à la salle de musique attenante à la chambre. Les panneaux qui séparent les deux pièces sont faits de polycarbonate, afin de préserver la fluidité de l’espace grâce à l’aspect léger et transparent du matériau. Le mur de soutènement, dégagé de son revêtement de plâtre lors de la rénovation, confère une sensation de stabilité au bâtiment à l’opposé de cette atmosphère. Les choix de construction et de finition relèvent une fois encore des fortes contraintes de temps et de budget ; celles-ci deviennent alors une source d’inspiration pour le projet et permettent de qualifier les espaces. Les matériaux employés, bruts et basiques, réactualisent dans un langage contemporain le caractère originel du bâtiment, entre chalet et atelier.